Éditeur : Atari

Année : 1994

Support : Jaguar



Je n'arrive pas à comprendre cette passion pour la 3D polygonale archaïque (à la limite du vectorielle) qu'on avait en Occident à l'aube de la seconde partie des années 90. Tout le monde ne commençait qu'à jurer par cette nouvelle technologie mal calibrée hésitante et imprécise, provocant tout de même pas mal de bugs d'affichage.

Alors certes, sans cette passade, nous n'aurions pas eu la 3D que l'on connaît actuellement. Mais cette 3D a tué pas mal de projets qui auraient pu être viables ou au moins plus mémorables. Prenons l'exemple de la Jaguar (arrêtez de rigoler à gorge déployée) : cette console "64-bits" d'Atari (dont le premier point faible était de proposer un lecteur cartouche à une époque où tout le monde ne commençait à jurer que par le CD) pouvait afficher de la très bonne 2D (avec peut-être l'une des meilleures versions de Rayman) mais essayait de proposer de la 3D qui donnait juste la gerbe et le tournis. Et vous savez quoi ? Pour votre plus grand plaisir, j'ai sous la main un de ces jeux qui ne vous font pas regretter cette époque de transition (ni cette console d'ailleurs) : Club Drive.


Club Drive est un jeu de course (si on peut dire) sorti sur Jaguar en 1994. Dans ce jeu que vous pouvez aborder seul ou à deux, vous pourrez parcourir quatre circuits du parc d'attractions "Club Drive" à bord de votre véhicule indestructible pour récolter des boules de pouvoir et finir la zone.


Pour le moment, vous n'avez pas encore vu de screen du jeu in-game, bande de veinards va... La Jaguar n'est pas réputé pour sa 3D, et Club Drive est sans doute le fer de lance de cette haine aux performances de la console. Cette dernière texture assez peu ce qui est à l'écran, ce qui nous donne un rendu 3D déjà daté à l'époque, tendant plus vers la démo technique des années 80 qu'à du jeu vidéo temps réel. C'est ultra basique, sans relief et tout simplement hideux, indigne d'un jeu sorti en 1994. Quand on se dit que la même année sur la même console (c'est dire), on a eu le droit à un Alien vs Predator à la 3D pas trop mal pour l'époque et que sur d'autres supports avec moitié moins de puissance on pouvait trouver Ridge Racer sur Playstation... Et pour ce qui est des couleurs, c'est du criard à souci, pas de nuance dans les tons, un se croirait devant des tubes de gouache d'un pack basique à 20 francs à Carrefour. Et pour ce qui est du jeu quand vous y jouez, vous ne pouvez choisir que la vue intérieure, ou du moins capot (car vous ne verrez pas l'habitacle), ne vous permettant pas de profiter de votre voiture. Enfin profiter... quand on voit ce qu'elle donne lors des ralentis, on préfère ne pas la voir, ça ressemble plus à un dessin d'un enfant de cinq ans qu'à un véhicule classique. Enfin, la conception des niveaux est également sans surprise, certains étant totalement plat (le niveau Far West) et n'ont aucune originalité (si ce n'est ces graphismes d'un autre temps).

 

Pour ce qui est des musiques du jeu, elles ne sont pas si mauvaises, assez rythmées et donnant un peu de swing au jeu. Le souci, c'est que ces musiques ne collent absolument pas avec le thème du jeu, à savoir un jeu de course... Ensuite, on peut régler pour avoir ou non le bruit des moteurs, bien entendu absolument pas réaliste, puisqu'on a l'impression d'avoir un bruit semblable à des voitures téléguidées, ce qui au final, peut coller avec certains circuits (comme dans l'intérieur de la maison).


Aaaah, les manettes Jaguar... On s'est plaint des manettes Xbox classiques, mais là on tape dans le haut du niveau. Mais trêve de bavardage, on n'est pas là pour parler hardware. A sert à freiner, C à reculer et B à accélérer, et bien entendu le pavé directionnel pour tourner. Cette séparation des touches en ce qui concerne le freinage et le recul n'est pas une mauvaise idée, mais au final on s'y perd, et on utilise plus volontiers la touche de recul pour freiner car comme ça, on reculera après avoir atteint le point mort. Et puis la touche de freinage nous induit en erreur, car une fois qu'on appuie dessus, le compteur kilométrique atteint 0, même si on continue à avancer ; d'ailleurs en relâchant la touche, le compteur retourne à la vitesse actuelle. Sinon, la conduite... est horrible, on est loin d'un standard fluide en 2D, et encore mois du fun qu'on peut commencer à trouver en 3D, comme Ridge Racer ou Virtua Racing. On contrôle difficilement le véhicule, on se prend très souvent des éléments du décor et on a surtout l'impression de diriger un tank avec un NegCon qui a servi pendant vingt ans.

 

Pour l'histoire... Oubliez ça. On vous propose de conduire des voitures de différentes couleurs seul ou à deux dans quatre environnements différents, à savoir la maison de Jérôme, le vieil Ouest, San Francisco et le parc Vélocity. Deux modes de jeu s'offrent à vous : collecter des boules de pouvoir dans un temps imparti ou faire une course classique. Le premier mode paraît totalement ennuyeux et l'est totalement, puisque dans une arène fermée vous devrez trouver dix orbes dans le moins de temps possible, mais le second l'est tout autant, puisque vous ferez des courses seul (sauf si vous avez un ami avec une manette) dans des circuits vides sans vraie difficulté, tout en disposant je vous le rappelle d'une prise en main raide bien entendu.


Pas vraiment de difficulté dans ce jeu, sauf bien entendu pour bien prendre la maîtrise de l'engin à moteur qu'on pilote. Faire le tour des deux modes et des quatre environnements ne vous rendra pas plus d'une heure montre en main. Pas grand chose à dire de plus, on ne débloque rien lorsqu'on bat des records, la seule replay value que le titre pourrait avoir serait de trouver quelqu'un d'assez fou pour brancher une seconde manette à votre console pour voir ce que donne le mode deux joueurs n écran splitté sur votre petite cathodique qui avait déjà de la peine de devoir afficher un jeu avec une 3D aussi laide que le brushing de Linda Gray dans Dallas vu par un jeune de la génération actuelle.


Verdict : Club Drive représente exactement ce que tout le monde sentait venir à l'époque pour la Jaguar : du mauvais, du très mauvais et même de l'indigeste. Maux de tête en vue !

bigvilo

Retrouvez l'émulateur et la rom du jeu sur Jaguar chez notre partenaire
Emulateur:
http://www.gametronik.com/site/emulation/jaguar/

Rom: http://www.gametronik.com/site/fiche/jaguar/Club%2520Drive/

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