Éditeur : Bandai

Année : 1992

Support : Super NES



L'innovation est au cœur du jeu vidéo. On a toujours voulu faire plus, pour que l'univers du jeu soit le plus réaliste, avec la meilleure expérience de jeu, la plus complète, la plus en avance sur son temps... Et ça continue encore aujourd'hui, avec la 3D avec ou sans lunettes, la réalité augmentée ou encore plus récent, la réalité virtuelle. Bon, les années 80, c'était pas non plus des évolutions aussi poussées (quoi que, dans trente ans, ce qui fait le bonheur des fabricants sera tombé en total désuétude), mais il y avait de la volonté d'aller vers l'avant, avec par exemple les pistolets à capteur photodiode dans les salles d'arcade, puis sur consoles, avec les célèbres Zapper de la NES et Light Phaser sur Master System. La technologie n'était pas parfaite, mais elle avait au moins le mérite de mettre le joueur un peu plus dans le jeu qu'avec une simple manette.

Nintendo a voulu continuer sur le succès de son Zapper pour écran cathodique en sortant sur sa console 16-bit le Nintendo Scope, un énorme bazooka pas forcément ergonomique et facile à ranger (et à amener discrètement chez les potes le samedi quand on est puni), qui nécessitait 6 piles AA quand son prédécesseur n'en avait pas besoin (mais avait un fil), n'a pas vraiment connu le même succès commercial que son aîné. D'ailleurs, tout le monde se souvient d'au moins un jeu utilisant le Zapper sur NES en dehors de Duck Hunt (forcément), alors que personne n'arrive à en trouver un seul pour le Scope, même la compil' qui était fournie avec (à savoir Nintendo Scope 6).

Peu de jeux sont compatibles avec cet accessoire, certains sont plutôt bons, d'autres moins, comme Bazooka Blitzkrieg.


Bazooka Blitzkrieg est un jeu de tir sorti en 1992 sur Super Nintendo ; il n'est pas sorti en Europe, mais est connu sous le nom de Destructive au Japon. Il s'agit d'un rail shooter utilisant le Super Scope, où il va falloir arrêter les cyborgs hautement perfectionnés créés par Sylon Inc et qui veulent détruire la ville.


Rail shooter oblige, le jeu se déroule uniquement à la première personne sans arme visible. Un hub avec la vie, le score et le nombre de missiles qu'on possède. Mais ce qui se passe au dessus de ce hub, c'est assez décevant : l'univers futuriste manque un peu d'âme, mis à part les ennemis, quelques bâtiments légèrement destructibles et des éléments métalliques qui défilent, on voit assez peu de choses en background pour donner un peu d'âme au jeu. Les ennemis sont tous identiques à la seule différence de la couleur de l'armure, ou alors il faut leur mettre une moto volante pour que ça change. Seuls les trois boss du jeu sont un petit peu accrocheur, quoi que le premier tank est aussi charismatique que le lampadaire que vous venez de détruire. Les couleurs sont extrêmement ternes ; alors pour un futur post-apo, vous me direz que ça passe, mais quand on fait dans les couleurs criardes et claires qu'on rend pastel à mort, ça fait comme une jaquette d'un jeu Charlotte aux Fraises qui s'est pris une grosse sunfade après être restée sur un stand de brocante depuis plusieurs années : c'est moche. Et ce n'est pas tout pour Bazooka Blitzkrieg : les animations des ennemis sont sommaires, tout comme les explosions et les morts des cyborgs, au point qu'on pourrait se croire dans une production cinématographique d'Uwe Boll. Battle Clash, LE gros hit compatible avec le Super Scope, est à des années-lumières de cette production alors qu'il est sorti la même année. Enfin, pour les petites scènes entre les niveaux... ce serait sorti sur la console précédente cinq ans avant, on aurait eu le même résultat.

 

Les musiques du jeu sont assez anecdotiques, dans les niveaux on a l'impression d'entendre des musiques de briefing avant le niveau, comme des musiques de fond un peu militaire mais sans trop se mouiller. Enfin, au final, on les entend très peu, car le niveau sonore des bruitages est bien plus fort et du coup le peu de musiques qu'on entend est totalement submergé par les tirs et les explosions, qui plus est ne sont pas exceptionnels. On n'est donc pas devant un jeu qui met en valeur le chipset son de la console, qui, parait-il, est bon.


Le jeu se joue entièrement au Nintendo Scope, et n'est pas compatible avec les manettes de jeu. Il fait donc parti des douze jeux compatibles avec cet accessoire. La reconnaissance est bonne, rien à redire dessus, Nintendo a eu l'expérience avec son Zapper et s'y connaît un petit peu dans la technologie à photodiode. Le tir principal permet de tirer, cela va de soi, et il est possible de le faire en continu pour plus de simplicité (heureusement d'ailleurs). Le tir secondaire permet de lancer un missile, qui est bien plus puissant et efficace contre les boss et les ennemis qui arrivent au premier plan et qui sont plus résistant.

On ne dispose que d'une seule vie comme Gérald de Palmas pour tout le jeu, il faudra donc faire preuve de dextérité pour ne pas mourir et ne pas finir en game over et perdre son score. On peut trouver rarement des bonus pour récupérer un peu de vie ou avoir un bouclier temporaire (qui change la couleur général de l'écran tant qu'il est actif), et sinon il faudra battre le boss de fin de niveau pour récupérer sa barre de vie entière. Le principe n'est pas dégueu, on s'y fait bien, et vu que le gameplay est limité par le Scope, on est un peu obligé de s'y accommoder. Il faudra également se faire au scrolling de gauche à droite imposé et extrêmement lent, qui permet certes de souffler un peu entre deux fusillades, mais vu que ces dernières ne sont clairement pas intenses, ce serait comme prendre une pause après avoir descendu une marche d'un escalier. Du coup, le rythme est haché, et un jeu qui manquait déjà de charisme visuel n'est pas aidé par une action effrénée qui donnerait un peu de punch aux parties.

 

Pour ce qui est de l'histoire, on ne peut pas dire qu'elle est mauvaise. Elle est très simpliste certes, très peu présente dans les phases de jeu (on ne voit que quelques lignes entres les niveaux), mais vu ce qu'on fait dans le jeu, à savoir tirer en continu sur tout ce qui bouge sans trop réfléchir, elle est largement suffisante. Pour faire bref, une grosse société nommée Sylon Inc (ou Corp, comme vous voulez) a créé des cyborgs militaires qui n'ont finalement qu'une envie : détruire la ville. Et on s'en remet à vous, grand combattant arme à la main, d'annihiler cette invasion cybernétique en répondant par la force. Est-ce qu'il y a vraiment besoin de plus ? Si, quand même : des cutscenes un peu plus vivantes et plus visuelles pour présenter l'histoire entre les niveaux auraient été un petit plus non négligeable, surtout quand on voit la piètre qualité graphique que ces cutscenes ont dans le jeu.


Le jeu dispose de trois modes de difficulté, de facile à difficile (Novice, Pro et Expert). Les deux premiers modes sont assez simples, on peut donc progresser assez aisément même lors des premières parties, pour peu qu'on arrive à assimiler la visée avec le Scope et qu'on ne cherche pas à casser des éléments destructibles quand il y a des ennemis à l'écran. Le mode difficile porte assez bien son nom, avec des ennemis qui tirent beaucoup plus rapidement que dans les autres modes, sans être plus résistant. La dextérité sera donc de mise, et passer au moins par le mode normal et le finir avant de passer au mode le plus dur du jeu n'est pas une option pour aller au bout.

 

Seulement trois niveaux dans ce jeu, c'est peu. Mais porter le bazooka qui sert de manette devient un peu fatigant au bout d'un moment. Alors finalement, se faire les trois niveaux des modes facile et moyen, et quatre (deux niveaux supplémentaires en difficile) pour voir la fin du jeu, pour un total de onze niveaux en tout, c'est suffisant pour un jeu de ce genre. Il faut compter environ 15 minutes à chaque fois (5 minutes par niveau, vu qu'il s'agit d'un défilement automatique, le temps ne change que si on meurt), donc un peu moins d'une heure pour finir le jeu, c'est dans la norme des jeux typés "arcade" de l'époque. A noter qu'il existe le mode Boot Camp, qui permet de s'entraîner seul ou jusqu'à quatre, dans le niveau qu'on souhaite et dans la difficulté de son choix. Après, faut être riche et avoir plusieurs Scope pour jouer à plusieurs, et avoir envie de se coltiner de l'action peu vivante (au sens propre et au sens figuré).


Verdict : Bazooka Blitzkrieg, c'est un peu le Derrick des séries policières : mou, sans action et avec le charisme et la fougue d'un strudel.

bigvilo


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Émulateur: http://www.gametronik.com/site/emulation/snes/

Rom: http://www.gametronik.com/site/fiche/nisnes/Bazooka%2520Blitzkrieg%2520%2528USA%2529/

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