Éditeur : Ubisoft

Année : 2003

Support : Gameboy Advance


Dans certaines zones du monde, le catch fait partie intégrante de la culture populaire et même de la vie courante : par exemple au Japon ou au Mexique. On peut parler des USA mais, même s'il est omniprésent depuis des décennies à la télévision et dans les magasins, le traitement de la part de la population et de l'industrie elle-même peut se comparer à la farce par rapport aux deux pays précédemment cités. Pour ce qui est de la France ? Il y a quelques décennies, il était également très présent, notamment avec des diffusions radiophoniques, à l'époque de l'Ange Blanc entre autres ; et même avec un regain d'intérêt à la fin des années 2000, à part dans le Nord de la France, cela reste très marginal.

 

Le catch est également très présent dans les jeux vidéo, presque depuis l'arrivée de l'industrie dans les rayons des magasins : on peut parler des jeux de la WWF, aujourd'hui WWE, ceux de la WcW, Wrestle War sur Megadrive, Saturday Night Slammasters... mais sont essentiellement des jeux de combat. Jusque là, tout va bien, mais quand certains éditeurs, comme Ubisoft, décide en 2003 de sortir un beat'em all sur la Gameboy Advance sur la base du catch mexicain... L'idée n'est pas mauvaise, encore faut-il que le jeu soit intéressant, notamment dans son gameplay. Le coche a été raté avec Mucha Lucha ! Mascaritas of the Lost Code.


Mucha Luchas ! Mascaritas of the Lost Code sur GBA est un beat'em all (beat'em up si vous voulez) où l'on incarne Rikochet (puis, plus tard, La Puce et Nana Buena) qui va devoir partir à la recherche d'un livre important de l'école où il se trouve, à savoir « Le Code du Catch Masqué » dont il est le dernier à l'avoir emprunté. Sans ce fameux codex, la renommée de l'école va en pâtir au niveau mondial. Il va falloir utiliser ses techniques de catch pour éloigner les méchants qui se mettent au travers de sa recherche.


Alors j'ai essayé de me renseigner un petit peu sur ce jeu, qui n'a l'air d'être sorti uniquement en Amérique du Nord, même si c'est une production Ubisoft et que le français est inclus dans le jeu. J'ai essayé de voir si ces graphismes qui sentent un peu les productions de chez Zep, le papa de Titeuf, n'étaient pas liés à une série animée, ce qui expliquerait ce part pris. Et pourtant rien, donc cet aspect cartoon, qui veut amener le jeu vers un côté enfantin, est voulu. Alors ce n'est pas moche, ça donne l'impression de regarder un dessin animé (vu que je me suis moi-même posé la question d'une éventuelle production), mais il y a beaucoup de choses qui ne vont pas, comme certains soucis de perspectives des objets présents dans le décor, une impression de manque de vie assez gênante par moment, des couleurs assez peu variées (beaucoup de jaune, orange et marron au fil des niveaux) et une aire de jeu un peu trop proche, qui empêche d'avoir trop d'ennemis à l'écran. Ces derniers possèdent, comme notre ami luchador, de gros sprites, qui permettent d'avoir des détails normalement intéressants, sauf qu'il n'y a que trois ennemis différents par épisode en ne comptant pas le boss du quatrième niveau, qui en plus ne sont pas très beaux (le petit gros avec son masque à gaz dans les premiers niveaux, ou des cartables avec des lances et des masses... en petit sprite ce serait limite mieux). Peu de variété, et même pas de swap color, on est au top de la fainéantise des développeurs. Et en plus, très peu de variété dans les mouvements et la fluidité de ces derniers, pas de possibilité de courir pour essayer de diversifier la palette des sprites... Seuls les décors sympa et les boss, aux vrais airs de catcheurs, pas comme tout le reste qui n'a rien à voir avec l'univers du pro wrestling, sauvent l'aspect graphique de ce titre. Et encore, pour les décors, on peut mettre le même point négatif que la plupart des ennemis, car une école, la rue, un espèce de jardin... Ca n'a pas trop de rapport avec l'univers des Guerrero.

 

Sans être catastrophique, la bande-son du jeu possède tout de même pas mal de défauts. A commencer par sa qualité, faite de musiques assez basique et pas toujours très punchy, là où il faut justement en mettre pour combler quelques moments vides ou pour donner envie de partir à la guerre. Là... c'est plutôt une balade dans un dessin animé (ce qui est un peu le cas il est vrai), et ça ne donne pas envie d'aller jouer des poings et des pieds avec des ennemis grassouillets. Pour ce qui est des bruitages, c'est du bof bof, on est loin des standards que l'on connaît depuis l'époque SNES/MD, même si on est sur une console portable, on pouvait s'attendre à mieux. Un petit point cool dans tout ça : la voix digit qui vient conclure un niveau terminé, rigolote mais sans plus.


Mucha Lucha se joue avec trois boutons : A pour donner des coups de poing, B pour les coups de pied et L pour sauter ; et bien entendu, les flèches directionnelles pour se mouvoir dans tout l'espace de jeu. Alors c'est très basique, même si par exemple on peut donner un coup en sautant (pour faire un attaque rodéo au dessus d'un adversaire par exemple, qui ne sert à rien car toujours bloquée), mais il y a tout de même quelques petites subtilités à connaître pour se défaire de ses ennemis. En fonction de leur arme, ou tout simplement de la personne qu'ils sont, il faudra utiliser soit les poings, soit les pieds pour les toucher : par exemple, un cartable avec une lance ne sera vulnérable qu'aux attaques avec le poing, et se défendra à toute attaque au pied ; par contre, ce même adversaire avec une masse fera l'inverse ! Une idée pas si mauvaise, qui ne demande pas trop de réflexion une fois qu'on s'est trompé pour tester ce qu'il fallait faire pour le toucher. Par contre, il faudra donner un paquet de coups avant de voir les sbires tomber, sans doute pour combler le peu d'ennemi à battre au cours d'un niveau (autour d'une trentaine en général), mais cela donne souvent des phases de combat indigestes où il faut coincer un ennemi dans un coin de l'écran (si possible vers la droite, car on peut revenir jusqu'au début du niveau en revenant sur sa gauche) et marteler le bouton d'attaque correspondant à l'ennemi. Bonjour les crampes au pouce et au poignet... Pour le reste, assez peu de choses à dire, soit c'est inutile, soit c'est du déjà-vu : un peu manger du poulet et du jambon pour regagner de la vie et accessoirement être un peu plus fort pendant quelques secondes (souvent juste le temps de battre un ennemi), on doit parfois sauter pour progresser dans le niveau ou récupérer un bonus sur une table, et il y a quelques zones cachées pas si cachées où il faut détruire une armoire ou une chose semblable pour les trouver, proposant de se battre contre d'autres ennemis pour terminer le niveau à 100% ou trouver des objets bonus.

Et le catch dans tout ça ? Ne comptez pas voir une prise de catch spectaculaire ou même un coup de la corde à linge, au mieux vous aurez des combats contre de « vrais » catcheurs en guise de boss, mais vous continuerez à ne donner que des coups de poings et de pieds. Quoi ? Un peu comme John Cena ? C'est pas faux. Il paraît cependant qu'on peut faire quelques attaques « spéciales », qui ne sont pas des prises de catch, en progressant dans les niveaux, mais rien n'explique comment les faire, débrouillez vous si vous voulez varier les plaisirs et utiliser cette barre bleue sous votre barre de vie qui se remplie à chaque fois que vous battez un ennemi.

 

L'histoire est digne d'un bon beat'em all d'époque, à savoir qu'elle tient sur un mouchoir et qu'elle justifie suffisamment de partir user de ses poings contre des adversaires inconnus. On incarne un jeune élève d'une école de luchadores qui viennent apprendre le catch. Notre héros, Rikochet de son nom de lutteur, a emprunté le guide du catch appartenant à l'école, et qui régie tout le mode de vie ainsi que les prises et les secrets de ce sport spectacle. Le souci... c'est qu'il a disparu de l'école, et qu'il est le dernier à l'avoir eu entre ses mains ! Le directeur l'envoie immédiatement chercher ce codex de la lutte, qui a sans doute fini entre de mauvaises et qui empêchent l'école d'avoir la renommée mondiale liée à la détention de ce livre. Le seul petit bémol qu'on peut émettre, c'est d'avoir mis le monde du catch, avec ses nombreuses prises spectaculaires, dans un beat'em all où on utilise uniquement ses poings et pieds, ça fait un poil tâche.


Le jeu n'est pas très difficile une fois qu'on a compris la mécanique des faiblesses au poing et au pied des ennemis. Chaque niveau se termine en environ 5 à 8 minutes, et vous devrez respecter le temps imparti dans chaque niveau pour débloquer le suivant. Et comment sait-on ce temps ? Et bien on le sait une fois qu'on arrive à la fin du niveau, sinon c'est pas drôle ! Même s'il est facile de bloquer les ennemis dans un coin de l'écran et de les enchaîner jusqu'à ce qu'ils tombent, car aucun autre ennemi ne viendra vous attaquer, rendant les phases de combat sans grand intérêt assez rapidement. Même les combats contre les boss sont d'une simplicité déconcertante une fois qu'on a trouvé ce qu'il faut comme attaque pour les avoir, et sans utiliser d'attaques plus puissantes !

 

Le jeu est composé de seize niveaux divisés en quatre mondes possédant chacun un niveau qui se résume à un combat contre un boss. Même si les niveaux font 5 à 8 minutes comme je l'ai dit (timer du jeu, qui n'a pas l'air d'être celui d'une vraie montre), il faudra prêt de deux heures pour le finir, car on peut également perdre des vies inutilement en tombant dans des trous, faisant perdre un peu de temps. Deux longues heures de combat ennuyeux oui.


Verdict : Mucha Luchas ! Mascaritas of the Lost Code, ou comment se faire dégoûter du catch et du beat'em all en moins de deux heures.


bigvilo

Retrouvez l'émulateur et la rom du jeu sur Gameboy Advance chez notre partenaire 

Émulateur: http://www.gametronik.com/site/emulation/game_boy_advance/

Rom: http://www.gametronik.com/site/fiche/niGBA/Mucha%2520Lucha%2521%2520-%2520Mascaritas%2520of%2520the%2520Lost%2520Code%2520%2528USA%2529%2520%2528En%252CFr%252CEs%2529/

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