Éditeur: Kirin Entertainment

Année: 1994

Support: 3DO


La 3DO de Panasonic a, à tort ou à raison selon les adeptes, une sale réputation à cause des softs que l'on pouvait voir sortir sur LA première console 32-bits de l'histoire. En effet, au milieu de quelques bons jeux comme Crash'n Burn, Killing Time ou encore une belle version de FIFA International Soccer, se trouvaient quelques exemplaires des studios Vivid et aussi des trucs de cameraman japonais voyeur... Il faut dire que le support étant plutôt libre en ce qui concerne le développement, il fallait s'attendre à voir débarquer des industries prêtes à se faire de l'argent sur le dos des jeunes pervers!

...Et vu la qualité des «films» proposés, ils ont réussi à bien les berner. Oh, je ne parle pas de la qualité de l'image, le format vidéo étant encore récent sur CD et surtout sur consoles, l'image n'est pas d'une netteté irréprochable. Non, je vous parle de leur intérêt et surtout de la dose d'érotisme qu'ils offrent à l'acheteur. Et je peux vous dire qu'il valait mieux rester éveillé le dimanche soir pour regarder le film érotique de M6 que de mettre 10000 francs dans la console et encore quelques centaines de francs dans un «jeu» pour cette console. Mais ce que je vais vous présenter aujourd'hui se voulait être jouable comme un jeu, et ressenti comme un film. Je parle bien sûr de Plumbers Don't Wear Ties.

J'espère que vous n'êtes pas allergique aux photos en grande quantité, car vous allez être servi avec ce loose test! Édité et développé par Kirin Entertainment (sans doute un concurrent de Vivid Images), Plumbers Don't Wear Ties est un slide show où vous pourrez choisir la suite de l'histoire parmi plusieurs choix.

Pour l'histoire, il s'agit du destin croisé entre John, un plombier vieux garçon qui ne fait rien (ou presque, vu sa carrure) pour faire plaisir à sa mère qui désire devenir grand mère, et de Jane, une fille à papa qui ne bosse pas vraiment et qui ne cherche pas non plus à donner une descendance à sa riche famille. Par le plus grand des hasards, Jane et John vont se croiser dans les rues de Los Angeles, et l'histoire d'amour va pouvoir (peut-être) commencer...

Vous devrez donc suivre les petites saynètes du jeu et choisir la suite de l'aventure en fonction de ce qui vous semble le plus juste pour que les deux finissent ensemble.

Le jeu commence avec une vidéo de Jane nous parlant de je ne sais pas trop quoi, il faut dire qu'elle a des arguments qui vous ne permettront pas de suivre sa discussion, passant du décolleté profond aux sous vêtements en un rien de temps. S'en suit une petite succession d'images de course où vous verrez un panda au volant d'un kart au milieu d'une course de Nascar... Non non, vous êtes bien réveillés et vous avez bien lu! Ça ne présage vraiment rien de bon. Et lorsque vous vous rendez compte que John était en plein rêve, le téléphone sonne et sa mère l'engueule correctement concernant la situation amoureuse dans lequel il s'est engagé depuis un certain temps: le célibat, qui ne va pas apporter les petits enfants désirés par la maman. Idem du côté de Jane, mais cette fois avec son père, qui lui donne tout depuis toujours. Bref, l'objectif des deux est de trouver quelqu'un sur la durée pour tenter une belle aventure... A la recherche de boulot, Jane va partir en ville, ce que fait également le plombier qu'est John, et leur chemin va se croiser sur un parking.

Et enfin, après 10 minutes de slide-show aussi détaillé qu'inutile, vous allez enfin pouvoir vous servir de votre manette... pour choisir entre trois suites d'action possibles, à savoir il fait le premier pas, elle le fait ou alors ça attendra! Mais merde quoi, 450 balles pour tomber sur un tel étron où même les jeunes garçons de 12 ans n'aurait même pas eu une demie molle sur les quelques photos censurées de la belle Jane (alias Jeanne Basone dans la vraie vie), c'est juste de l'arnaque!

Bref, on continue l'histoire, on se rend compte que le futur employeur de Jane est en fait un gros pervers qui veut être pris pour un poney par une jeune demoiselle en portes-jarretelle avec un fouet, et qu'il va falloir s'enfuir de son bureau à tout pris pour éviter qu'il vous attrape et qu'il vous enc... qu'il vous mette des fessés. C'est alors que John, véritablement tombé pour elle, va la vouloir se faire poursuivre par un vieux pervers. Il se lancera à la poursuite de l'obsédé pour tenter de sauver sa dulcinée, qui n'hésite pas à courir au milieu de la foule avec son 95D pratiquement à l'air et à prendre quelques photos souvenirs à différents endroits de la ville et avec quelques passants. Bref, au final, ça se finit dans une vieille baraque avec une sans abri, et deux couples se forment. Vous pourrez choisir entre deux fins différentes, histoire d'avoir de quoi rejouer le lendemain.

Ce qui est bizarre avec cette... chose, c'est que le jeu commence avec une vraie vidéo, et le reste du jeu se poursuit en slide-show avec des voix et des bruitages par dessus (et une musique d’ascenseur). Le soft perd 99% de son intérêt d'un seul coup, surtout quand on se dit qu'à l'époque, la 3DO accueillait le hit du FMV qu'est Wing Commander III: Heart of the Tiger, alors pourquoi ici on n'a pas le droit à du tout filmé?! Je pense que la quasi-totalité du budget de développement est parti dans le casting et dans l'horrible tête de poule que porte le narrateur quand on le voit. Car oui, il y a une narrateur, totalement inutile ou presque, qui a lui aussi le droit à un petit bout d'histoire avec une nana qui passait dans le coin. Le reste du budget est parti dans cette satanée tête de censure au gros nez.

Bref, pas grand chose à dire sur Plumbers Don't Wear Ties, mis à part que vous devrez utiliser cinq fois grand maximum votre manette pour interagir, que vous vous ferez littéralement chier devant les séquences extrêmement longues d'images pour finir en 40 minutes une version d'un livre de la collection Harlequin résumé. Rajoutez 15 minutes pour voir toutes les vidéos du jeu en fonction des mauvais choix... Ça fait pas grand chose, et l'intérêt est tout simplement inexistant.

Je tiens à signaler que j'ai réussi à tenir jusqu'ici en vous développant l'histoire, sinon le test serait fini depuis belle lurette. Je ne peux même pas parler du jeu d'acteurs, on a que des images, alors on est toujours bon acteur de cette manière, et la musique, vous ne l'écouterez pas. Pour la maniabilité, l'intérêt et tout le reste, vous aurez bien compris depuis quelques temps que c'est aussi léger qu'un pépin de pomme.

Verdict: j'ai même pas envie de parler de Plumbers Don't Wear Ties, j'ai juste envie de rire, tellement c'est mauvais.

bigvilo

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