Date de sortie : 14/12/2000 [PAL]
Éditeur / Développeur : Crave / Genki
Genre : Course Arcade
Support : Dreamcast
Lorsque l'on parle de jeux de course type "Arcade" sur console, on pense forcément à Ridge Racer, Sega Rally ou encore Daytona USA. Pourtant certains titres moins connus sont présent depuis bien plus longtemps sur console, avec les même caracteristiques mais ne sont pas sorti dans les salles. De fait, la notion "d'Arcade" revient au plaisir simple, immediat et fun de la sensation de conduite. Une série de jeu de course sur console represente bien cela selon moi, il s'agit de la série "Shutokou Battle", phénomène des jeux de course "de rue". D'abord sorti sur Super Famicom en 1995, des suites sont sortis sur les consoles 3D Sony PlayStation et Sega Saturn, dont certains titres sont venu jusqu'à nous. Mais la série prit son envol en occident avec la sortie de la Dreamcast, Genki maitrisant parfaitement la console dès sa sortie, et aidant Sega à porter Sega Rally 2 sur le même support, sorti Tokyo Highway Challenge [ou Shutokou Battle au Japon] quelques mois après la sortie de la console. Un an plus tard, sa suite, Tokyo Highway Challenge 2 débarque sur la même plateforme dans une version plus aboutie, plus complète, c'est ce titre qui sera sujet de notre test.
Tokyo Highway Challenge débarque sans faire de bruit, passant plus inapercu en Europe que le premier du nom. La concurrence en cette fin d'année 2000 est rude, principalement depuis l'arrivée de la nouvelle référence du genre "Gran Turismo 2". Mais l'impact graphique est moindre que celui ci, Dreamcast oblige, les graphismes en haute résolution font leur effet sans aucun doute. Un titre lui fait de l'ombre sur Dreamcast, c'est Metropolis Street Racer, sorti un mois avant. Mais le public visé n'est pas le même selon moi. Sony, Sega ... et Nintendo alors ? Et bien Nintendo à l'époque n'a que sa Nintendo 64 et des titres comme Ridge Racer 64, GT 64 ou encore Roasters, pas de quoi briller donc.
Graphismes :
Genki maitrise la Dreamcast, pas de discussion sur le sujet. Genki maitrise encore plus la representation des voitures, de leur modification et du périphérique Tokyoite. L'animation est sans faille, du 60 images par seconde qui ne faiblit jamais.
Les effets de lumière et autre reflet sur les carrosseries sont parfaitement rendus et prouve, si besoin était, que la Dreamcast et son processeur PowerVR peuvent faire des merveilles. Revers de la médaille, il fait toujours nuit, les effets sont donc peu dynamiques, une certaine laissitude visuelle peut même arriver. Personnellement, cela ne m'a jamais posé de soucis après des 10aines d'heure sur le titre. Cela reste fluide, beau, rapide, l'effet de vitesse est saissisant, peu importe la vue utilisée.
Il y a une bonne centaine de voiture très bien modélisées, à cette époque c'est énorme, seul Gran Turismo 2 fait mieux, Gran Turismo et Sega GT en proposant a peu près autant. Evidemment, les marques japonaises sont plus représentées que les autres, on ne voit pas souvent de Renault 5 Turbo à Tokyo, encore moins en train de faire la course sur le périph' .
Musiques :
La bande son est génial, mélangeant electro [à la Ridge Racer] et rock selon les "circuits" ou moments de la course. Car l'ambiance est très important sur un circuit comme le péripherique de Tokyo en mode course de rue à la Fast & Furious.
Les bruitages eux, de moteur, de pneu, d'explosion de sortie d'échappement sont plus communes, il n'y a pas 100 sons de moteur différents ici, je dirai une dizaine peut être. Cela étant, le jeu n'étant pas du tout porté sur la simulation ou le réalisme, cela ne pose pas de problème. Typique des jeux d'Arcade, ce n'est le bruitage qui fait la différence dira t on.
Maniabilité / gameplay :
Tokyo Highway Challenge 2 c'est d'abord des courses de rue illégales sur le périphérique et ses annexes de Tokyo [inspiration vu dans les mangas Wangan Midnight et Initial D pour les initiés]. Les différences avec le premier du nom sont principalement les suivantes : on passe de 16 à 100 véhicules jouables / customisables, le périphérique de Tokyo comprend désormais ses extensions, et jouable dans les 2 sens. Plus de véhicule veut dire plus de gang, car oui, l'essence de ce jeu est de se faire un nom, le mode Quest, de battre les membres des gangs les uns après les autres, de votre niveau pour commencer, et ainsi de suite. Le but est donc de lancer des défis [via appel de phare] aux membres de gang que vous croiserez, attention tout de même à ne pas viser trop haut ... Une fois l'appel de phase lancé [ou reçu d'ailleurs] la course se lance, il faut donc mettre suffisamment de distance entre vous et votre adversaire pour voir sa jauge de "vie" se vider, le tout en évitant le trafic classique, taxi, véhicule de particulier et mini bus. La victoire est obtenue après le vidage de la barre ou bien la fin du temps de course. Et on enchaîne ainsi les courses. Chaque gang a un chef, un véhicule plus puissant donc, la victoire sur ce dernier vous permettra d'ajouter ce gang à votre tableau de chasse pour viser l'echelon supérieur.
Une grande partie du plaisir de jeu est lié à la customisation / modification / optimisation de vos véhicules. Au moins aussi poussée que celle de Gran Turismo [la haute définition en plus], la modification est importante, on peut même créer son propre logo, couleur de carosserie et j'en passe. On ressent très fortement la mode des customisations sur les voitures japonaises de la fin des années 90, si on aime, c'est le top pour l'époque.
La durée de vie est très très longue, vous allez passer de nombreuses heures avant de voir le bout de cette "aventure". On commencera avec des petites voitures japonaises bien connues comme les Honda Civic, CRX ou encore la mythique Toyota Trueno pour finir en Nissan R33 GT-R, Toyota Supra RZ ou encore Porsche 911 Turbo. Pas de jeu multijoueur, ce qui est bien dommage du coup, le principe du duel étant parfait pour cette configuration.
La jouabilité est très arcade, comme vu en introduction, cette série n'est pas là pour jouer la carte de la simulation mais plutôt du fun de conduite avec un effet de vitesse grisant. La conduite est plutôt "molle", entendre par là que la réaction n'est pas immédiate, mais bien adaptée au fabuleux pad de la Dreamcast, son stick, ses gachettes [fragiles] ... et laissant ainsi les trajectoires de conduite se faire sans acoup. On regrettera parfois ce manque de dynamisme, mais on finit par s'y faire. Très peu de changement à ce niveau par rapport à l'épisode précédent sur le même support.
Scénario :
Comme dit plus haut, vous et votre fidèle destrier [vous en changerez souvent] contre les gangs de street racing Tokyoite ... tout un programme. Pas de princesse au menu.
Replay value :
Pour y avoir rejouer il y a peu, et pas mal de temps, le plaisir de jeu reste intacte. On est loin du réalisme des titres actuels bien entendu, mais que ce soit par nostalgie ou par découverte, le jeu se laisse jouer, quelques heures au moins. Ensuite la compréhensible lassitude peut débarquer fort logiquement.
Anecdotes :
- Tokyo Highway Challenge 2 se nomme Tokyo Extrem Racer 2 aux USA et Shutokou Battle 2 au Japon.
- Le jeu a été porté sur Sony Playstation 2 sous le nom de Tokyo Extrem Racer Zero avec un léger lifting visuel au Japon et aux USA en 2003.
- Genki a continué cette série jusque l'an dernier encore, sur mobile. Genki a également "porté" ce concept avec la série "Wangan Midnight" sur console [déjà connu en Arcade par Namco] qui est l'adaptation du manga du même nom, dans le même esprit qu'Initial D.
Conclusion :
Tokyo Highway Challenge 2 est une valeur sure sur Dreamcast. Un habillage et un contenu au dessus de la moyenne, qui n'a pas d'équivalent à l'époque en terme de plaisir "Arcade". Cependant, il peut devenir vite lassant j'en conviens, mais quand on aime, on ne compte pas ... les heures passées sur le périphérique de Tokyo, à se prendre pour un livreur de Tofu [Initial D] ou un hors la loi [Fast & Furious] en driftant comme un malade entre les taxis et les bus tout en regardant dans le retroviseur.
La vidéo ci dessous est mon FullPlay d'annihilation du premier gang, cela vous donnera une idée, et j'espère, l'envie d'y jouer.
Lenny
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