Date de sortie : 21 novembre 1996 [Arcade]

Éditeur / Développeur : Capcom

Genre : Versus Fighting

Support : Arcade / CPS3

S'il y a bien un domaine dans lequel Capcom a toujours été roi, c'est bien le Versus Fighting 2D [bon, il finira par partager la couronne avec SNK ...]. Street Fighter 2 étant devenu le titre majeur du genre, l'étalon auquel tout les éditeurs se sont frottés et ont généralement perdu. CPS1, la révolution 2D dans les salles, porté sur console 16 bits avec succès. CPS2, l'évolution 2D, animation proche du dessin animé, porté sur console 32 bits avec succès. Puis le CPS3, l'évolution de l'évolution, le next step en matière de graphisme et d'animation 2D en arcade ... sauf qu'en 1996, on ne regarde plus vraiment la 2D, c'est has been. Pourtant, ce système repousse encore les limites [nous y reviendrons]. C'est sur ce support [et uniquement] que Red Earth voit le jour, c'est même le premier jeu sur ce système. Plutôt original dans son approche et son contenu, Capcom prend des risques ... stratégie payante ?

Red Earth [ou War-Zard au Japon] est donc le titre de lancement du nouveau système Arcade de Capcom, le CPS 3 [ou Capcom Play System pour les intimes], là où tout le monde attend de pied ferme Street Fighter 3, c'est avec ce titre que l'éditeur japonais débarque dans les salles. Surprenant, peut être que la vague 3D étant à son apogée [Sega avec Virtua Fighter 3 sur Model 3 casse des machoires et Namco avec Tekken 2 continu d'occuper le terrain avec son pote Sony] les à forcer à jouer la prudence et surtout à continuer de sortir les "gros" titres sur CPS2 [moins couteux]. Cela étant dit, cette prise de risque est à saluer, de la 2D de haute volée à une époque où tout le monde ne jure que par la 3D ... cela me rappelle un peu la Sega Saturn tiens.

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Graphismes :

Poussez vous, personne n'arrive à la cheville de Red Earth en terme de finesse et de fluidité sur un jeu de baston 2D à l'époque, c'est tout simplement le niveau superieur à tout ce qu'il se fait à l'époque. Bien entendu, le nouveau support est [à priori] 4 fois plus puissant, le support CD et sa large mémoire embarquée permettent de franchir cette nouvelle étape en terme de graphisme. Les sprites sont enormes, l'animation sans faille, c'est un régal pour les pupilles, à l'image d'un dessin animé, ici les étapes d'animation sous tout simplement poussé à l'extreme et cela se remarque. Les décors sont grandioses également, le niveau de détail est elevé, pas de public pour une fois par contre, pas de supporter comme d'acoutumé chez Capcom.

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On ajoute à cela des effets de zoom dynamiques enormes et le combat prend une autre dimension le tout avec une résolution identique au CPS2, on est donc loin de ce qu'on entend par "haute résolution". Du boulot d'orphevre donc pour démontrer, si besoin, que le nouveau système de Capcom n'est pas là pour plaisanter et devient de fait l'arme ultime en terme de graphisme / animation 2D en 1996, mettant un peu de distance avec la concurrence, notamment le système MVS de SNK.

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On reconnait rapidement le style et l'animation vu dans la saga DarkStalker, ce jeu aurait très bien pu être une suite spirituelle d'ailleurs, tant dans l'ambiance que dans les personnages, l'équipe de developpeur est très certainement commune à ces titres.

Musiques :

Les morceaux sont bons, certes ont est pas dans le cultissime mais elles servent bien l'action, peu d'évolution sur ce point depuis le CPS2, les thèmes sont principalement "médiévale" ou "héroique", classique donc, pas de révolution ici, du coup le constat est en demi teinte, comme si cette partie avait été un peu mis de côté, sans pour autant être mauvaise. Côté bruitage, bien rendu, on reconnait certains bruitages de Darkstalkers, toujours dans cette ambiance mythologique.

Maniabilité / gameplay :

Bienvenue chez Capcom, ici tout répond au doigt et à l'oeil. Configuration classique, stick et 6 boutons, 3 poings, 3 pieds. Les coups spéciaux sont à base d'arc de cercle, déjà vu mais tellement efficace. Bien que moins technique [de mon point de vue] qu'un Street Fighter Zero 2 sorti un peu avant, cela reste toujours aussi plaisant et grisant à jouer, le rendu visuel aidant. Passé ce point, où il n'y a rien à dire puisque l'excellence est de mise depuis des années chez Capcom et la maniabilité, reste le contenu, très différent des Versus Fighting habituel.

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Le mode principal est le mode un joueur, étrange pour un Versus Fighting tout de même, il n'y a que 4 personnages jouables, très peu pour l'époque. Le tout s'explique en comprenant qu'il s'agit d'un Boss game ou Boss rush. Ici le but est d'affronter les ennemis, à la suite, avec la même barre de vie, la même experience, car oui, à l'instar d'un dungeon & dragons, on accumule de l'experience, votre personnage change de classe également, une note "RPG" bienvenue mais également déconcertante car nous sommes peu habitués. Il y a donc un système de "password" pour conserver les stats de son personnage d'une partie à l'autre, et ainsi continuer l'aventure commencer dans une autre salle par exemple. Si l'on change de personnage au prochain continu, alors la progression et l'experience recommenceront du début, vous avez donc tout interêt à vous focaliser sur un personnage pour le faire progresser, et progresser dans l'aventure. Dans le meme esprit, des coffres, orbes et autre pièce seront délivrés pendant le combat, augmentant experience, barre de vie ou score selon les combo et autres coups spéciaux portés à l'ennemi.

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Nous voici donc devant un mélange original, déroutant, mais au final très plaisant car cela change des Versus Fighting habituels et la maitrise aidant, Red Earth propose un gameplay fraiscompensant sa faiblesse en terme de nombre de personnage. Cela étant, la durée de vie du jeu s'en retrouve également raccoucie, le mode 2 joueurs se limitant aux 4 personnages jouables, une certaine lassitude se produit. Capcom a pensé et developpé ce titre pour 1 joueur tout simplement et cela reste une réussite aussi déroutant que cela puisse paraitre. A noter que Capcom a tout de même mis 2 bonus stage au cours de l'aventure, histoire de respecter certains codes.

Scénario :

L'histoire de Red Earth se situe dans un univers parallele aux notres, quelque part au 14e siècle. La version japonaise parle d'un 1999 post apocalyptique ...

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Le monde n'a pas connu de révolution technologique ni de "Renaissance" et est toujours à l'age médiavale, avec une touche de mythologie et de magie bien entendu, qui rappelle un peu celui de Dungeon & Dragons / Golden Axe. Le monde est soudainement menacé est pris en otage par "Scion" qui envoie ses sbires aux 4 coins de la planète pour conquerir cette dernière. C'est alros que 4 héros surgisse pour défendre la planete. Red Earth surement parce que les continents de la planète Terre sont rouges avant que vous ne les delivriez.

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Replay value :

Comme indiqué plus haut, jouer à Red Earth c'est pas avec un pote mais seul, avide d'experience et d'aventure, de monstres et autre mythes, pour rétablir le bien sur Terre ... c'est beau ... Il faut donc envisager ce titre comme un jeu solo et tout se passe très bien. Si l'on attend un Darkstalker "CPS3", vous serez décu, le mode Versus n'étant pas là pour donner beaucoup de plaisir, le peu de personnage n'aidant pas en ce sens. Ensuite, c'est une formidable démonstration technique du CPS3 et de graphisme 2D "old school", du pur bonheur pour les mirettes. On y jouera donc, même 23 ans plus tard [car il n'a pas prit une ride] mais seul, ou accompagné de spectateur.

Anecdotes :

  • Le Capcom Play System 3 n'a connu que 6 jeux, Red Earth, Street Fighter 3 New Generation, Street Fighter 3 Second Impact, JoJo's Venture, Street Fighter 3 Third Strike et enfin JoJo's Bizarre Adventure : Heritage for future.
  • Une particularité du CPS3 est d'avoir un lecteur CD Scsi connecté à la carte mère disposant de barette mémoire [type PC] et une clé de chiffrement rendant impossible son piratage. En 2007, une faille a été trouvée et a permis l'émulation de ce système et de ses jeux.
  • Red Earth est une enigme, aucun portage de la part de Capcom sur console, c'est très rare. Malgré tout, les héros et méchants de Red Earth font de nombreuses apparitions dans les jeux Capcom plus récents.

Conclusion :

Red Earth / War-Zard est un must have du CPS3, pas méconnu mais pas adoré non plus, sa côte d'amour est plus que moyenne, surement car il se retrouve entre 2 feux, une technique flamboyante, une aventure intense et un gameplay riche et orignal pour le genre et d'un autre côté, peu de personnage jouable, une aventure un peu courte et aucun portage console pour l'aider à briller sur tous les supports comme la concurrence 2D [CPS2, MVS ...] ou 3D [Saturn et Playstation surfrant sur cette vague tant que possible]. Selon moi cela reste une perle sous-estimée du monde de l'Arcade. Peu accessible financierement [autour des 400e pour un système complet], il reste l'émulation pour profiter de cette quête "Capcomienne" un peu différente des autres.

Lenny

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Émulateur : http://www.gametronik.com/site/emulation/cps3/

Rom : http://www.gametronik.com/site/fiche/cps3/Wazard%2520-%2520Red%2520Earth/

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