Éditeur : Cardinal Amusement Products

Année : 1985

Support : arcade




Il y a des jeux de course des années 80 qui ont marqué. Pole Position, Outrun, Spy Hunter ou encore RC Pro AM, des titres qui ont certes vieillis, mais qui avaient le mérite d'apporter leur petit touche pour que les joueurs reviennent encore et encore. Et puis bien entendu, le système arcade aidant, les graphismes étaient époustouflants pour l'époque, la bande-son était rythmée et l'impression de vitesse impressionnante.

 

Et puis il y avait les autres, ceux qui ne sont pas inspirés, ceux qui repompent ou tout simplement qui sont bien trop en retard pour leur époque. Ceux dont on n'a pas forcément envie de gâcher une de ses précieuses pièces de son argent de poche car on sent tout de suite que le jeu n'en vaut pas la peine et qu'on n'aura pas envie de se battre contre lui pour essayer de voir ce qu'il a dans le ventre ou ce qu'il cache au plus loin qu'on puisse pousser le high score. C'est le cas de Street Heat, un jeu d'arcade sans nul doute oublié de tous.


Street Heat est un jeu d'arcade sorti en 1985 dans les salles. Il s'agit d'un mélange entre un jeu de course et un shoot'em up, puisqu'on y joue une voiture de police, qui va devoir arpenter rues de ville et routes de campagne pour arrêter les voitures volées et celles des voyous, tout en évitant de s'en prendre aux gentils contribuables.


En regardant les premières images in-game de Street Heat, une phrase m'est venue à l'esprit : « j'ai mal à mon 1985 ». Comment dire... Cette année là comme le chantait Cloclo, on avait du Gradius, du Space Harrier et on était sur le point de voir arriver Outrun ; même si les graphismes de ces jeux ne sont plus du tout impressionnants aujourd'hui, il y avait tout de même de qualité, de la finition et le tout donnait envie de mettre une pièce dans la borne, tout simplement parce qu'on était à des années-lumière de ce qu'il se faisait ou allait tout juste se faire sur les consoles de salon. Là, on se demande si ce n'est pas un jeu qui fera le line-up de la Famicom ! C'est très sommaire graphiquement, des couleurs criardes qui agressent les yeux, les détails sont inexistants (il n'y a même pas un nuage dans le ciel, juste un fond bleu!), les décors se ressemblent tous, l'impression de vitesse n'existe à aucun moment et les effets pour donner de la profondeur à la route sont réellement mauvais. C'est simple : vous m'auriez dit que les screens que j'ai pris pour ce test avait été fait sur Paint en 1997 par un élève de CE1 lors d'un passage à la salle informatique de son école, je vous aurais cru sans hésiter.

Pour ce qui est des décors, on alterne entre la ville avec des bâtiments rectangulaires qui n'aident pas à l'immersion, et la campagne/montagne qui n'offre que du vert et deux – trois collines en fond, histoire de voir rappeler que vous n'êtes pas au milieu d'un champ, en train de rentrer d'une soirée un peu trop arrosée. Pour ce qui est de la différenciation des autres véhicules, on trouve 4-5 « modèles » différents, dont deux qui ressemblent plus à des véhicules extra-terrestres qu'à des véhicules qui pourraient être volés ! Mais c'est grâce à la couleur qu'on s'y repère le mieux entre les voitures à neutraliser et ceux des civils : blanc on ne touche pas, tout ce qui est en couleur on tire dessus ! Après, les différentes couleurs servent à scorer, nous verrons ça plus tard.

 

Pour ce qui est du son sur ce jeu, en se remettant dans le contexte d'il y a maintenant 33 ans, on peut être un peu tendre. Mais finalement... non. Aucune musique en jeu ou lorsque la démo du jeu tourne, on a le droit à quelques bips qui nous donnent l'impression d'être sur Atari 2600 lors du Game Over, et on a enfin une petite boucle de quelques secondes au moment de rentrer son nom pour le high score sur la borne (si on y arrive!). Pour ce qui est de l'ambiance sonore in game, le bruit du moteur est juste insupportable, comme si vous entendiez un bug sonore sur votre vieille télévision Radiola suite à un jeu qui freeze... Et ce ne sont pas les bruitages de tirs ou de crash qui relèveront le niveau. On est purement et simplement sur un jeu qui, niveau sonore, se fait taper par des jeux sortis sur consoles de salon, et même par certains sortis sur la console d'Atari !


Street Heat se veut surtout basé sur la phase action, à savoir la chasse des voyous de la route. Du coup, l'accélération est mise un peu à l'écart : le bouton Accelerate permet d'augmenter sa vitesse, qui reste ensuite constante tant qu'on n'a pas freiné avec Brake, ou qu'on fasse une sortie de route (ou qu'on se prenne un arbre ou un autre véhicule, cela va de soi). Ce qui permet de se concentrer sur les tirs avec Fire et l'esquive avec le volant de la borne. En soi, ce n'est pas une mauvaise idée, mais sur le papier ça ne le fait pas forcément quand on y joue actuellement, car on a pris l'habitude de rester sur une pédale ou un bouton pour accélérer, et pas gérer sa vitesse et ensuite ne plus s'en soucier comme sa première leçon de conduite où on n'a pas les pédales.

Petit point noir qui toute son importance : la sensibilité des déplacements latéraux. Alors vous me direz que c'est normal, qu'à partir du moment où on est au dessus de la moyenne de la barre d'accélération, un coup de volant devient plus brusque que si on roulait au pas, et c'est vrai. Sauf que je vous parle de la sensibilité à 60-70% de la barre de vitesse, qui permet de scorer de manière intéressante, sans risquer de se prendre un véhicule qui arrive par derrière car on ne va pas assez vite ou un de l'avant qui se traîne un peu. En se trouvant au milieu de la route, le moindre coup de volant amène pratiquement à une sortir de route si on ne caresse pas le volant (ou le stick si on a perdu le volant du kit de mise à jour de la borne Donkey Kong), entraînant un très fort ralentissement qui peut mener à un accident, ou tout simplement à se prendre un panneau ou un arbre, et perdre ainsi une vie.

Pour ce qui est du scoring, comme je l'ai dit, trois couleurs de voitures correspondant à plus ou moins de points : orange (ou rouge selon le jeu) permet d'obtenir 500 points, jaunes pour 750 points et bleu pour 1000 points. Ces points vous sont attribués quand vous perdez une vie... sauf si vous percuter un véhicule blanc, ou que vous avez tiré sur ce dernier ; dans ce cas, votre compteur revient à zéro, et vous pourrez le remplir à nouveau tant que vous ne perdez pas (ou que vous détruisiez à nouveau un autre véhicule blanc). Vous cumulez également des points en roulant, et plus vous allez vite, plus vous en gagnez rapidement. Mais pour rappel, plus la vitesse est élevée, plus la course-poursuite devient difficile, il faut donc faire un choix. Bon point pour le système de score donc, sauf peut-être pour les extra-lifes : on en gagne une à 10000 points cumulés, mais pas tous les 10000 points, à croire que les développeurs n'ont pas cru les joueurs assez bons pour résister à plus de deux minutes de jeu (ils n'ont sans doute pas résister à plus de trente secondes après l'avoir testé en effet).

 

Le but du jeu de Street Heat : le gendarme et le voleur sur la route ! On est la police, avec un véhicule capable de tirer pour arrêter les chauffards. Un peu radical comme manière de faire, aujourd'hui les flics auraient un paquet de procès et d'associations au derrière si ça se passait comme ça pour arrêter les délinquants. Il y aurait aussi pas mal de carcasses sur les bords de route ; vous me direz, ça pourrait créer de l'emploi ce genre de situation (et dissuader certains de faire n'importe quoi au volant). Mais on en est pas là, on est juste devant un jeu d'arcade de 1985.


Le jeu n'est pas facile du tout contrairement à ce qu'on pourrait penser, notamment par la gestion de la vitesse : un crédit ne fait pas long feu en général. Lors de vos premières parties, un crédit fera moins de deux minutes, temps morts inclus, et vous n'atteindrez pas les 10000 points pour obtenir une vie supplémentaire. Après quelques efforts, et en choisissant de continuer au dernier checkpoint (oui, même si on ne les voit pas, il y a des checkpoints dans le jeu, qui permettent de ne pas recommencer du début mais ua début de la zone où on se trouvait au moment de perdre [montagne, ville...]) pour conserver une certaine difficulté et s'y habituer, on peut entrevoir la vie supplémentaire après avoir mis un peu d'argent sur la table. Mais le plus dur dans ce jeu reste toujours cette gestion de la sensibilité des directions selon votre vitesse : est-ce qu'il faut aller vite pour essayer de gagner un maximum de points, scorer et obtenir une vie supplémentaire ? ou aller beaucoup moins vite au risque de se prendre une voiture qu'on aurait doubler un peu plus tôt dans le pare-choc arrière ? Tant de questions qu'on n'aurait pas eu à se poser si on n'avait pas démarré le jeu.

 

Street Heat dispose de loops infinis, on revient toujours en ville, puis ensuite avec un fond de montagne, on prend de longs virages inintéressants à gauche et à droite, et ça recommence encore et encore... Jusqu'où ? Aucune idée, et, entre nous, je n'ai pas trop envie de le savoir. Il est possible de jouer à deux, enfin, à deux est un grand mot, puisqu'on joue chacun son tour, en prenant la place de son collègue. Mais je pense que le deuxième joueur devait fuir assez rapidement après avoir vu la partie du premier joueur...

 

A noter que, comme je l'ai dit plus haut, Street Heat était à l'origine un kit de conversion pour les machines Donkey Kong, qu'il fallait donc changer le panel et mettre le volant à la place du stick ainsi que sept eproms de la carte mère de DK. Oui, quand on y pense aujourd'hui, les gérants de salles qui ont fait ça ont commis un crime contre le jeu vidéo.


Verdict : s'il y a bien un jeu de voiture à fuir comme un voleur fuirait le lieu de son larcin, c'est bien Street Heat.


bigvilo


Retrouvez l'émulateur et la rom du jeu sur arcade chez notre partenaire

Émulateur: http://www.gametronik.com/site/emulation/mame/

Rom: http://www.gametronik.com/site/fiche/mame/Street%2520Heat/

jeux collector retrogaming collection jeu jeux video collectionneur musée sega nintendo sony atari microsoft lenny shintracteur vaergas collector import Sony Playstation 3 (PS3), Playstation 2 (PS2), PSP, PSone - Nintendo Wii / Revolution, DS Lite, DS, Gamecube, Nintendo 64, Game Boy Advance SP, GBA, Gameboy, SNES Microsoft Xbox, Xbox 360 (X360), Windows Vista, Windows XP - Sega Dreamcast, Saturn, Master System, Game Gear - N-Gage QD, Neo Geo, GP32, GP2X, Gizmondo, Atari, Amiga, Amstrad